
Cuir de raie (galuchat) ou cuir de poisson? Les vraies différences
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Dans l’univers de la maroquinerie et de la décoration haut de gamme, certains cuirs fascinent par leur texture, leur rareté... mais aussi par la confusion qu’ils peuvent susciter.
C’est notamment le cas du galuchat, souvent confondu avec d’autres cuirs marins comme le cuir de poisson.
Alors, quelle est la différence entre galuchat et cuir marin ?
Chez Fémer, où chaque peau de poisson est travaillée à la main et tannée végétalement, cette distinction prend tout son sens.
Qu’est-ce que le galucha ?
Le galucha (ou galuchat) désigne un cuir d’origine marine, provenant traditionnellement de la raie ou du requin. Sa surface naturellement perlée est poncée, polie et souvent teintée pour obtenir un effet minéral, presque scintillant.
C’est un cuir d’exception utilisé depuis le XVIIIe siècle dans la reliure, la marqueterie, ou la décoration d’objets précieux.
Son nom vient de Jean-Claude Galluchat, artisan gainier du roi Louis XV, qui l’a introduit à la cour de France.
Le galucha est apprécié pour :
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son aspect perlé et brillant, presque minéral,
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sa grande résistance,
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son usage dans des pièces de luxe : boîtes, mobilier, accessoires de haute maroquinerie.
Mais aujourd’hui, son utilisation soulève des questions :
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les espèces marines utilisées (raies, requins) sont parfois issues de la pêche industrielle,
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la traçabilité est limitée,
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et le tannage implique souvent des procédés chimiques à fort impact écologique.
Le cuir marin de Fémer : une matière alternative, éthique et vivante
Chez Fémer, nous avons choisi une autre voie.
Nous travaillons des peaux de poissons nobles issues de filières alimentaires françaises (saumon, bar, daurade, etc.), récupérées avant qu’elles ne soient jetées.
Elles sont tannées à la main, lentement, selon un procédé végétal respectueux de la matière et de l’environnement.
Contrairement au galucha :
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le cuir marin Fémer est souple, non perlé, avec une texture organique et unique à chaque peau,
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il est entièrement tracé, local et sans chrome,
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il raconte une histoire de transformation lente et consciente, dans une logique d’upcycling et de design durable.
Galucha ou cuir marin ? Deux matières, deux visions du luxe
Le galucha incarne un luxe historique, raffiné, mais souvent détaché des enjeux actuels de durabilité.
Le cuir de poisson tel que nous le pratiquons chez Fémer propose une autre lecture du luxe : plus sobre, plus sensible, plus ancré dans le vivant.
Il ne cherche pas à imiter le galucha.
Il propose une matière authentique, qui respecte l’animal, la mer et le temps nécessaire à la transformation.
En résumé : galucha vs cuir marin Fémer
Critère | Galucha | Cuir marin Fémer |
---|---|---|
Origine | Raie ou requin | Poisson comestible (pêche française) |
Aspect | Perlé, brillant, poncé | Naturel, texturé, organique |
Souplesse | Rigide | Souple, léger |
Usages | Objets d’art, marqueterie, déco luxe | Bijoux, maroquinerie, accessoires écoresponsables |
Traçabilité / Éthique | Faible ou incertaine | 100 % tracé, zéro prélèvement animal dédié |
Impact environnemental | Élevé (pêche spécifique, tannage chimique) | Faible (upcycling, tannage végétal, local) |
Envie de découvrir notre cuir de poisson tanné végétal ?
Plongez dans notre processus artisanal, explorez nos collections ou contactez-nous pour en savoir plus sur notre démarche éthique et sensorielle.
Références consultées :
– Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition – entrée “Galuchat”
– Musée des Arts Décoratifs (Paris) – Archives sur les objets en galuchat
– Pascale Lépinasse, Le galuchat, histoire d’un cuir précieux, Revue du Patrimoine, 2012
– Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) – Fiche sur Jean-Claude Galluchat
– CNRS – Recherches sur les propriétés mécaniques des cuirs marins
– FAO – Rapports sur la pêche et l’utilisation des peaux de poissons dans l’artisanat